« POURQUOI L’ALGÉRIE N’A PAS SUIVI? »
se demandent certains .
Hé bien, l’Algérie a suivi à sa manière et comme l’a décidé le peuple algérien.
Si le monde arabe est actuellement en effervescence, c’est que bien auparavant déjà un éveil avait été enclenché : l’exemple algérien n’est pas du tout à ignorer et de plus, n’aurait-il pas servi de terreau à ce que nous vivons aujourd’hui à travers tout le monde arabe?
Ce fut dans la même période que « la Glasnost et la Perestroïka » de Mikhaïl Gorbatchev que l’Algérie et le peuple algérien avaient vu toutes les affres réunies. Le monde entier a tout vu. Le monde entier aussi n’avait rien fait pour venir en aide à un peuple qui avait vécu l’enfer sur terre. Un peuple qui s’était entredéchiré pendant toute une décennie ; après ce que l’on appelle :
« OCTOBRE NOIR *». La démocratie acquise, ce fut la liberté pour tout un peuple de s’entretuer pour une poignée de liberté et une autre poignée d’expression libre en 1988. Par la suite vint : « L'APRÈS OCTOBRE NOIR *»-1988/1998 où parfois en une nuit une centaines de personnes était égorgée comme des moutons. Et, il y eut des dizaines de nuits pareilles à travers l’Algérie.
Maintenant,en Tunisie, « LA RÉVOLUTION DU JASMIN » qui est un bel exemple d’un peuple qui veut se prendre en charge ,n’est que l’aboutissement inéluctable de tant d’années de pouvoir absolu que subit le peuple tunisien qui n’en pouvait plus d’être traité d’immature et privé de DÉMOCRATIE. Il avait suffit d’un énième soubassement socio-économique assez dégradé pour servir, enfin, de mèche lente à un mouvement citoyen spontané qui n’avait attendu que cela pour faire le reste. Et, il ne fait que commencer. Le reste est à voir et le pire serait à craindre. Des opportunistes de tous bords guettent ce jeune mouvement, cette belle victoire populaire qui risque d’être confisquée.
« L’HIDEUSE BÊTE QUI NUIT » est aux aguets.
Si, dernièrement,l'Égypte avait suivi et le peuple égyptien avait réussi le tour de force que l’on connaît, le mérite revient encore à des soubassements identiques et à d’autres aussi : le peuple égyptien n’était nullement fier de ses gouvernants quant à l’affaire palestinienne et ce qu’à vécu GAZA à la fin de l’année 2008 et le début de l’année 2009 durant la « Guerre des 26 jours ». Les mêmes risques et les mêmes dangers guettent cette très belle victoire populaire égyptienne.
Les peuples arabes ne veulent plus de dirigeants à la solde de l’Europe et de l’Amérique, il faut dire les mots tels qu’ils sont. À savoir aussi que cela est sous-tendu par la situation qui prévaut en Palestine et le parti pris des uns et des autres quant à cet éternel conflit où la justice des deux poids deux mesure a fini par avoir la vie dure et à signifier aux peuples arabes que ce sera toujours ainsi. Le risque ici aussi que la victoire du peuple égyptien soit confisquée est aussi grand ainsi que dans tous les pays arabes.
Si, aujourd’hui, l’Algérie, comme nous l’avons vu dans cette dernière manifestation, ne se présente pas de la même façon que le cas de Égypte, de la Tunisie ou de tout autre pays arabe c’est parce que ce n’est pas du tout le même cas de figure comme il a été expliqué au début. De plus, on oublie dans certaines analyses de rappeler que l’Algérie avait déjà dépassé cette phase le 5 Octobre 1988. L’ingrédient socio-économique du pays, en ces temps-là, avait aussi servit de mèche lente pour provoquer la grogne populaire. Ce ne fut qu’après le ras-le-bol du temps du président Chadli Bendjeddid et le soulèvement populaire, que la DÉMOCRATIE fut instaurée en Algérie : ce fut le temps de l’ouverture, celui des paraboles qui envahirent tout le pays, celui du multipartisme, de la presse privée- des dizaines de titres-,des associations de tous genres, et ce fut aussi,l’indiscipline civile ordonnée par l’ex FIS dont la victoire aux élections de 1990 était confisquée par peur des représailles qui pourraient s’en suivre et la confiscation de la DÉMOCRATIE par les élus du F.I.S. .
On oublie aussi de signaler que l’Algérie vient tout juste de sortir de :
« L’APRÈS OCTOBRE NOIR » ce que l’on appelle communément :
« LA DÉCENNIE NOIRE » 1988/1998 : véritable guerre civile.
Au nom de la religion le terrorisme devenait le maître des lieux et le nombre de morts ne pouvait plus être compté. Ce fut plus de 100000 morts, des dizaines de milliers de blessés et entre 7000 ET 20000 disparus. Le monde entier était ahuri devant l'ampleur des dégâts mais il demeurait spectateur. Les bases arrières du malheur algérien étaient bien libres d’agir en Europe: France, Allemagne, Angleterre, Italie, Belgique, Suisse........
Ce n’est que grâce au fameux reportage algérien : « Les bases arrières du terrorisme » : Grand reportage télévisée réalisé par : SORAYA BOU AMAMA et son Équipe en 1998 que le monde entier prit conscience du mal que vivait l’Algérie et tout le peuple algérien.
Sollicité par le pouvoir en place, le Président Bouteflika vint en sauveur : il accepta de gouverner le pays afin de sortir l’Algérie de l’impasse :
«L’ENFANT PRODIGE EST LÀ * ».
Ce fut le temps de la « Réconciliation nationale » -Promulguée en Février : 2006: un coup de force que le Président Bouteflika arriva à accomplir au grand dam de certains. La paix civile et l’embellie économique firent le reste. Le terrorisme ne demeurait que de manière résiduelle dans le pays.
À peine le terrorisme fut-il étouffé que la Kabylie se réveille pour revendiquer ce qu’elle avait toujours revendiqué à travers le FFS, le RCD, le MAK, avec certaines divergences tout de même qui ont fait que ces mouvements ne soient point arrivés à être unis, parce que leurs préoccupations n’étaient et ne sont pas les mêmes, ni à gagner la solidarité du reste du pays parce qu’ils ne font que s’en démarquer en divers points très importants. Ceci apparaît dans leurs mouvements de revendications et, surtout, lors de leurs premières marches : celles des années 1999.
La dernière marche, après la Tunisie, Égypte...., qui s’est déroulée en Algérie ce samedi -12 février 2011, était organisée par la Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie – CNCD -, mouvement très récent, créé il y a à peine un mois. Il a à sa tête le RCD de Saïd Saadi, quelques petits partis d’opposition dont le FFS n’est pas compris, plusieurs associations de quartier et d’étudiants, quelques syndicats dont certains n’étaient pas agréés et des mouvements de défense de la femme. Si le nombre de 2000 à 3000 manifestants est déclaré, il est à signaler aussi que les spectateurs étaient plus nombreux que les acteurs.
Dans le cas de l’Algérie encore, ce n’est point le président Bouteflika qui est visé par la majorité mais le système lui-même qui pose problème et qui est à réformer. Un système qui se doit de changer tant qu’il est temps afin que le pays retrouve sa stabilité politique et que le peuple algérien retrouve la paix dont il a tant besoin pour renaître. Si le président Bouteflika avait déplu à ceux qui avaient cru en lui, c’est essentiellement parce qu’il avait touché à la constitution (suppression de la limitation du nombre de mandats) afin de pouvoir briguer un troisième : erreur que certains ne veulent point lui pardonner tout en ignorant réellement tous les en dessous ou les contraintes qui ont mené à cet agissement du moins inattendu de celui qui était considéré par le peuple algérien comme un modèle. . Et c’est ainsi que « L’ENFANT PRODIGE N’EST PLUS*». Mais malgré tout ce qui a été dit, il demeure n’empêche le premier homme du pays avec tous les respects que lui assure la majorité du peuple algérien.
LEMILITANTSANSFRONTIERES
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*Livres de: Mohamed Laïd ATHMANI: "Octobre noir" - édité à Paris en 1990.
"L'APRÈS OCTOBRE NOIR-1988/1998." (Inédit)
"L'ENFANT PRODIGE EST Là". 1999 (Inédit).
"L'ENFANT PRODIGE N'EST PLUS". 2009 (Inédit).
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